1 novembre 1973, un match de qualification pour le Mondial de Foot de 1974 doit opposer le Chili à l’URSS au Stade National de Santiago du Chili. Deux mois auparavant, le gouvernement d’Unité Populaire emmené par Allende a été renversé par le coup d’Etat militaire du Général Augusto Pinochet.
La terreur et la répression politique règnent à Santiago et des milliers d’opposants politiques à la dictature sont enfermés et torturés dans les vestiaires situés au sous-sol du stade. La Fifa ayant autorisé le match, les russes refusent de jouer et le match le plus absurde de l’histoire du football aura lieu lieu sans adversaire sur le terrain.
5 août 2010, un effondrement se produit à 680 m de profondeur dans la mine d’extraction de cuivre et d’or de San Jose au Chili.
33 mineurs se retrouvent emprisonnés pendant 69 jours, au cours desquels le gouvernement chilien, dirigé par Sebastian Piñera, met tout en œuvre pour sortir les mineurs de la mine, sous l’oeil des caméras du monde entier.
A l’extérieur de la mine, des rassemblements s’organisent et profitent de l’opération de communication gouvernementale pour rappeler les condi- tions de vie des classes populaires au Chili. Le campement improvisé des familles des mineurs, nommé « Esperanza », vient rappeler au monde entier que le sauvetage de leurs proches ne se fera pas sur leur dos et que la nécessaire action gouvernementale ne saurait masquer sa politique anti- sociale qui maltraite le pays et « emprisonne » à sa manière les classes populaires « à ciel ouvert ».
Deux histoires qui se jouent à la frontière du sol. Dessus/dessous, à l’endroit/à l’envers, histoire officielle/histoire populaire.
Deux histoires mises en perspectives pour créer ici et maintenant. Le Chili, laboratoire d’expérimentation du néo-libéralisme de l’Ecole de Chicago, n’en finit pas de nous parler de ce qui nous est arrivé.